Dr Aaron Beck: Une vie bien remplie:
Mondialement reconnu comme le père de la thérapie cognitive (TCC). Il est l’un des plus grands chercheurs mondiaux en psychopathologie.
Une approche développée à partir des années 1960 qui a révolutionné la psychiatrie. Il est mort lundi 1er novembre à l’âge de 100 ans.
” Mon père a dédié sa vie au développement et aux tests de traitements pour améliorer la vie d’innombrables personnes.»,
a-t-elle déclaré. « Il a réellement transformé le champ de la santé mentale.”
Théoricien, scientifique, chercheur et écrivain prolifique, il est l’auteur ou le coauteur de 25 livres et a publié plus de 600 articles de son vivant.
On lui attribue le mérite d’avoir façonné le domaine de la santé mentale, et The American Psychologist l’a appelé « l’un des cinq psychothérapeutes les plus influents de tous les temps ».
Il a également été président émérite du Beck Institute, où il a inspiré une génération de praticiens et de stagiaires en TCC par sa sagesse, son humour et sa grâce.
Dr Aaron Beck père de la thérapie cognitive
Le développement de la thérapie cognitive comportementale
Contrairement à la psychanalyse née des travaux de Sigmund Freud, qui fait la part belle au rôle de l’inconscient et encourage les patients à raconter leurs souvenirs. La thérapie cognitive s’ancre dans le présent.
Au cours de ses premières années d’exercice en tant que psychiatre, Aaron T. Beck a observé que ses patients exprimaient souvent des pensées négatives (« Je suis un incapable »…), qu’il a par la suite appelées des « pensées automatiques ».
Il incite ainsi les patients à travailler sur la façon dont ils perçoivent les situations, en identifiant ces pensées afin de les modifier. Ils sont invités à tester ces transformations dans la vie de tous les jours.
Cette approche est désormais largement utilisée dans le monde pour traiter la dépression mais aussi l’anxiété, les troubles alimentaires, de la personnalité ou d’autres problèmes psychiatriques.
Auparavant, « l’idée était que si vous vous asseyiez et écoutiez en disant ‘Mhh… mmh’, d’une façon ou d’une autre les secrets sortiraient… », avait déclaré le Dr. Beck au New York Times en 2000. « Et vous vous retrouviez épuisé par cette impuissance. »
Docteur Aaron Beck a aidé ses patients à changer leur façon de penser les situations
Adoptant un rôle de collaboration avec ses patients, le Dr. Beck les a aidés à évaluer la validité et l’utilité de leurs pensées automatiques et de leurs distorsions cognitives.
Et, il a alors constaté que les pensées de ses patients sur une situation influençaient leurs réactions. Plus que la situation elle-même. Une construction qu’il a qualifiée de « modèle cognitif ».
Voilà qu’Il a aidé ses patients à changer leur façon de penser les situations et à adopter des comportements plus adaptatifs, ce qui les a aidés à se sentir mieux.
Il a également travaillé avec eux pour s’attaquer aux croyances inadaptées sous-jacentes sur eux-mêmes, sur les autres, sur le monde et sur l’avenir.
Il nomme sa nouvelle thérapie « thérapie cognitive ». Elle a été appelée plus tard thérapie cognitivo-comportementale, ou TCC.
Elargir les applications de la TCC
Les résultats du premier essai clinique majeur comparant la TCC à un médicament antidépresseur ont été publiés en 1977, montrant que la TCC est la première thérapie par la parole à être aussi efficace que les médicaments pour le traitement de la dépression et deux fois plus efficace pour prévenir les rechutes.
Depuis lors, plus de 2 000 études ont trouvé que la TCC était un traitement efficace pour de nombreux problèmes de santé mentale et problèmes médicaux avec des composants psychologiques.
Fondation de l’institut Beck
Dans les années 1990, l’intérêt pour la TCC augmentait dans le monde entier.
Cependant, malgré son efficacité démontrée pour un large éventail de problèmes, le Dr. Aaron T. Beck a reconnu qu’il n’y avait pas assez de thérapeutes cognitifs bien formés pour répondre au besoin croissant.
En 1994, Il a cofondé le Beck Institute for Cognitive Behavior Therapy avec sa fille, le Dr. Judith S. Beck.
L’institut Beck à but non lucratif a formé plus de 28 000 professionnels de la santé et de la santé mentale dans 130 pays.
De plus, la psychothérapie permet à la personne souffrant de dépression de mieux gérer la maladie. De la comprendre, de réduire ses symptômes, de donner du sens à ce qu’elle vit, de pouvoir envisager de nouveaux projets.
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