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La thérapie virtuelle est une technologie nouvelle. Les médias en parlent de plus en plus. D’autant plus, que de nombreuses études cliniques et scientifiques valident son efficacité dans le domaine de la santé mentale.

De plus en plus de personnes se disent prêts à essayer la thérapie virtuelle dans le traitement des phobies, anxiété voire même les addictions. Cependant, Il arrive que certains patients émettent des doutes quant à son efficacité. 

Si, vous êtes un professionnel de la santé mentale et que vous utlisez la thérapie virtuelle: quoi repondre à un patient quand il vous dit…

 

la terv au service des enfants

Thérapie virtuelle: Voici les réponses que vous pouvez apporter à un patient quand il vous dit…  

 

 

« Je ne me sens pas immergé dans la situation simulée » 

 

Il est très important que vous vous imaginiez dans la scène. Ne regardez pas comme si vous regardiez un film. comportez-vous comme si vous y étiez pour de vrai. Si vous avez des difficultés à vous concentrer et que vous êtes distrait par vos pensées, nous pouvons faire une pause avant de réessayer.

 

« Je ne peux toujours pas m’imaginer dans la situation » 

 

Faites le lien avec des situations réelles de votre vie. Si vous prenez le métro, dites-vous par exemple que vous rentrez chez vous ou que vous allez voir tel ou tel ami. Faites des associations d’idées avec des épisodes déjà vécus. Prêtez attention aux détails visuels de la scène pour mieux entrer dedans. Vous pouvez aussi fermer un instant les yeux et vous concentrer sur les sons que vous entendez. 

 

« Ce n’est pas la même chose que la réalité… »

Thérapie virtuelle pour enfant

Ce n’est pas la même chose, effectivement. Mais cela y ressemble suffisamment pour être efficace. Le but est de briser le lien entre une situation et le stress qu’elle génère en vous.

Quand la dite situation se présentera pour de vrai, vous serez beaucoup moins stressé parce que ce lien n’existera plus ou aura été affaibli. Sachez aussi qu’il a été démontré qu’en matière de nouvelles technologies, un excès de réalisme n’est pas souhaitable.

Le docteur Gutierrez Maldonado, de l’Université de Barcelone, expert de la TERV, estime ainsi qu’une représentation plus schématique de la réalité permet de se concentrer sur les aspects essentiels et autorise un meilleur apprentissage. En matière de TERV, le mieux est l’ennemi du bien.    pastedGraphic.png pastedGraphic_1.png pastedGraphic_2.png 

« Certains stimuli sont trop durs pour moi ! » 

 

Si vous éprouvez un niveau de stress élevé lors d’une scène, cela signifie que la thérapie a de très bonnes chances de fonctionner. Bien sûr, le plus simple serait d’enlever votre casque et de laisser tomber. Mais ça serait un erreur. La seule manière de rendre les stimuli neutres, c’est de s’y exposer autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que le stress diminue.

Et pour cela, vous devez vous confronter à la scène. Si, malgré tout, une scène demeure insupportable, je vous suggère d’enlever votre casque et de la regarder sur l’écran d’ordinateur.

Quand votre anxiété aura diminué, vous pourrez continuer à regarder la scène sur l’ordinateur, mais cette fois-ci avec des écouteurs. Enfin, quand vous vous sentirez prêt, vous pourrez remettre votre casque et visionner la scène en réalité virtuelle. 

« Seule une partie de la scène me met mal à l’aise » 

Peur de parler - thérapie Up To Care

Les phobies sont provoquées par une expositions à des stimuli précis. Tâchez de repérer dans la scène ce qui suscite le plus d’anxiété en vous. Et ne les évitez pas, au contraire. Essayez de vous y exposer directement de manière à les « dompter » ; c’est à ce prix que vous allez vous désensibiliser. Si vous appliquez les techniques de relaxation que nous avons vues, vous allez voir qu’à un moment, le stress va baisser et vous pourrez vivre la situation de manière neutre.  

« Je n’arrive pas à faire baisser mon niveau de stress »

 

Il n’est pas toujours facile de mesurer son niveau de stress. Parfois, la personne se sent très stressée et pense être à 7 SUD alors que le bio-feedback indique un score de 4 SUD. Et cela est encore plus dur dans des situations d’inconfort modérées ; il n’est pas simple de sentir qu’on est passé de 5 à 4 SUD. Dans tous les cas, le traitement est individuel et chaque personne progresse à son propre rythme. Mais si vous persévérez, viendra nécessairement un moment où vous ne ressentirez quasiment plus aucun stress. 

« J’ai de la difficulté à évaluer mon niveau d’inconfort » 

 

Le meilleur indice pour évaluer le niveau d’inconfort est donné par le corps. En état de stress, les battements de cœur accélèrent, on se met à transpirer, la bouche devient sèche, les muscles se raidissent. Tachez de repérer ces sensations en vous. Avec l’expérience, vous pourrez placer ces divers symptômes sur l’échelle SUD. Entraînez-vous par ailleurs à quantifier des sensations sur une échelle de 0 à 10. Par exemple, si vous sortez par grand froid, essayez de « chiffrer » ce froid : vaut-il un score de 6, de 8, de 10 ? Avec de la pratique, vous serez en mesure d’être plus précis dans vos évaluations et de constater les écarts entre deux expositions à une même scène. 

« Vous me dites que plus je m’expose à une scène, plus mon inconfort va diminuer, mais c’est le contraire : je suis plus stressé à la deuxième exposition qu’à la première ! » 

 

Tant mieux ! Cela signifie que la première fois, vous n’étiez pas bien concentré. Et que cette fois-ci, vous l’êtes. Votre inconscient est pleinement impliqué dans ce que vous vivez. Le travail de désensibilisation va pouvoir réellement commencer. 

« Je me sens fatigué…” 

 

Dans ce cas, il est préférable d’interrompre l’exposition. Faites une pause de cinq ou dix minutes avant de reprendre. Si vous ne vous sentez pas de recommencer, nous pouvons arrêter la séance, mais mieux vaut en reprogrammer une rapidement. Il est important de « battre le fer tant qu’il est chaud »  pastedGraphic_3.png pastedGraphic_4.png pastedGraphic_1.png 

« Je ne pourrai jamais aller au bout de cette scène » 

Peur de parler - thérapie Up To Care

Ne vous découragez pas. Il est normal de rencontrer des résistances à mesure que vous progressez dans la hiérarchie d’exposition. Les dernières marches sont toujours les plus dures à gravir. Mais vous allez aussi progresser en matière de relaxation. Et vous allez finir par y arriver ! 

« Puis-je prendre des tranquillisants ? » 

 

En règle générale, ce n’est pas conseillé. Les anxiolytiques freinent la désensibilisation aux stimuli et la TERV a justement pour but de vous aider à ne plus prendre de substitut médicamenteux. Dans tous les cas, si jamais vous en ressentez le besoin, allez voir votre médecin. Evitez à tout prix l’auto-médication. 

« J’ai l’impression que ce qui me fait le plus peur n’est pas présent dans la scène » 

 

Les scènes n’ont pas pour objectif de recréer dans les moindres détails ce qui vous fait peur. Ça serait d’ailleurs impossible à faire. Mais faites confiance à votre esprit pour qu’il fasse le lien entre une situation virtuelle et réelle. L’inconscient sait très bien faire ce genre d’extrapolation. Par ailleurs, servez-vous de votre imagination pour faire des associations d’idées avec des personnes de votre entourage et des expériences vécues.  

« Puis-je fermer les yeux quand je regarde une scène ? » 

 

Oui, à condition que cela vous aide à mieux entrer dans la scène et à renforcer le sentiment de présence. Mais s’il s’agit d’éviter certains stimuli, alors fermer les yeux est contre-productif. Seule la confrontation à l’objet de votre peur favorisera la désensibilisation.  

« Puis-je faire une pause pendant la séance d’exposition ? » 

 

Normalement, la séquence d’exposition doit durer entre 30 et 45 minutes sans pause d’aucune sorte. (Si le patient insiste pour faire une pause, dites-lui qu’il pourra la faire mais seulement après la fin de la scène en cours, et seulement après avoir fait baisser son niveau de stress au moins de moitié ; ne laissez pas votre patient aller aux toilettes avec un stress de 8 !)

 

Atelier Réalité Virtuelle Up To Care

« Que se passe-t-il si je ne peux faire aucune séance pendant la semaine ? » 

Le protocole standard prévoit 12 séances étalées sur un mois, soit 3 à 4 séances par semaine. Si vous ratez une semaine, ce n’est pas dramatique. Vous pouvez reporter le travail sur la semaine d’après. Mais l’idéal est d’être disponible sur un laps de temps d’au moins trois semaines consécutives, de manière à pouvoir enchaîner régulièrement les séances.

Sonia Maarek

Expert en thérapies virtuelles. directrice de l’institut Up to Care